
Le crash pad ... une révolution culturelle
« Au milieu des années quatre-vingt dix, Bleau devient « the place to be ». La forêt s’ouvre aux grimpeurs du monde entier qui viennent étancher leur soif de curiosité pour le grès tout en apportant avec eux les spécificités de leur lieu de provenance. Ce qui se traduira inévitablement par une évolution des us et coutumes locales. Ainsi, Jo Montchausse va développer dans son petit atelier (« BBZ » comme Barbizon) un tapis de réception destiné à protéger des chutes, le « crash pad ».
Sans doute ne pouvait-il pas évaluer à quel point cela bouleverserait la pratique du bloc ; j’avoue avoir été à l’époque sceptique de l’intérêt d’atténuer le facteur chute à Bleau. Le fait est que j’avais tort. Jo saura mettre au service de la collectivité son talent de « Géo Trouvetout » et être un des principaux instigateurs du pad qui est aujourd’hui LE symbole mondial de la pratique du bloc. L’apparition des crash pads va permettre d’aborder des blocs qui ne l’étaient pas auparavant à cause de leur hauteur ou du relief au sol. Cela permettra en outre de mettre fin à la pratique sauvage qui consistait jusqu’alors à laisser des matelas plutôt disgracieux et polluants au pied de certains blocs. La concurrence s’engouffrera un peu plus tard dans la brèche en proposant des crash pads plus ou moins volumineux répondant à tout type de pratique. »
À retrouver dans « Fontainebleau, 100 ans d’escalade » de Gilles Modica et Jacques Godoffe
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